À la Porta Nigra, la porte nord de la ville romaine et aujourd'hui point de repère de Trèves, l'archevêque Egilbert a prêché en faveur des Juifs en 1096 face aux pogroms menaçants de la Croisade. À cette époque, la Porta fonctionnait déjà comme une église depuis plus d'un demi-siècle. Vers 1030, le moine grec Siméon de Syracuse s'était installé ici pour passer ses journées à chanter et prier en tant qu'ermite dans une cellule de la tour est. Il est mort en 1035 et a été canonisé la même année. L'archevêque de Trèves, Poppo von Babenberg, a fondé le Simeonstift en son honneur et a fait transformer la porte en église.
En 1095, le pape Urbain II avait prêché la croisade devant la cathédrale de Clermont, dans le sud de la France : on voulait libérer la ville sainte de Jérusalem des mains des musulmans. Le slogan "Deus lo volt" (Occitan : "Dieu le veut") a été très bien accueilli. De nombreux chevaliers, notamment des Français du Sud, du Nord et des Normands, partent en croisade. Dans le même temps, il y avait des foules désordonnées qui se joignaient aux prédicateurs itinérants et finissaient par aller assassiner et piller à travers la Rhénanie.
Ils sont arrivés à Trèves le Vendredi saint de 1096, après quoi les Juifs se sont retrouvés dans une situation très précaire pendant plusieurs semaines. L'archevêque Egilbert a tenté de contrecarrer cette tendance. À la Pentecôte de la même année, de nombreuses personnes se rendirent à Trèves car une foire était organisée au monastère de Saint-Maximin. L'archevêque prononce un discours à la Porta Nigra pour demander que les Juifs soient épargnés. Cependant, il n'a pas réussi à obtenir ce qu'il voulait, notamment parce que, selon la source, il était "étranger et sans amis ni parents" dans la ville. Il se retranche alors pendant quinze jours dans la Porta Nigra, et de là, il prêche et appelle les Juifs à se faire baptiser pour survivre. La grande majorité l'a suivi, quelques-uns ont préféré se suicider plutôt que d'être baptisés, certains ont également été assassinés. Mais dans l'ensemble, le nombre de morts à Trèves a été très faible par rapport à d'autres villes, soit huit ou neuf.
Auteur: Prof. Dr. Frank G. Hirschmann
Équipe éditoriale: Prof. Dr. Frank G. Hirschmann
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